La population mondiale, et notamment française, enregistre une tendance vieillissante. Si la nouvelle peut sembler bonne, il faut tout de même avoir conscience des enjeux, à la fois sociétaux et économiques, de cette nouvelle donne. Dans une interview, Rafika El Madhoun de Vitalliance nous donne son avis sur cet enjeu de taille, et nous dévoile l’envers de ce vieillissement qui se traduit bien souvent par un isolement hautement néfaste.
Le vieillissement de la population mondiale en quelques chiffres
La pyramide de l’âge connaît actuellement de profondes mutations, et tend à s’inverser de manière durable : les taux de natalité diminuent, l’espérance de vie augmente… Nous sommes dans une phase de transition qui tend vers une structure démographique plus âgée.
Les chiffres sont là pour montrer cette tendance : selon les données de l’AFP et de l’INSEE, les hommes ont gagné 2 ans d’espérance de vie, et les femmes 1,2 an. Cette espérance est ainsi aujourd’hui de 79,7 ans pour les hommes, et de 85,6 ans pour les femmes. Du côté des naissances, on a enregistré 6 000 naissances de moins en 2019 que l’année précédente.
Au niveau mondial, même son de cloche : selon les prévisions de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la proportion de la population mondiale de plus de 60 ans doublera entre 2000 et 2050, entre 11 à 22%. Le nombre de personnes de 60 ans et plus sera alors de 2 milliards…
Nous sommes alors face à un déséquilibre entre le nombre de personnes âgées et le nombre de personnes jeunes, ce qui modifie le fonctionnement de la société, autant au niveau économique que social et culturel.
L’impact d’un isolement social pour les personnes âgées
L’un des revers de ce vieillissement est l’isolement des personnes âgées. Une étude réalisée par la Fondation de France sur Les Solitudes en France a mis en lumière la part de la population en situation d’isolement relationnel : 24% des personnes âgées sont concernées (contre 16% en 2010).
Il faut en effet savoir qu’environ 4 millions de personnes de plus de 60 ans vivent seules. Parmi elles, un tiers n’a plus personne à qui parler. 300 000 sont même en situation d’isolement extrême, à la limite de ce que l’on appelle « la mort sociale » : pas de visite, ni de la part de la famille ni d’amis ou voisins… Ce sont les personnes de 75 ans et plus qui sont particulièrement touchées par ce phénomène d’isolement (1,5 millions de personnes).
On assiste alors à un repli sur soi de cette population, essentiellement lors de la disparition du conjoint. Les personnes doivent alors d’une part faire face à une perte fréquente à ces âges de mobilité et d’autonomie, et d’autre part à une grande solitude menant à un isolement. Les relations s’amenuisent jusqu’à disparaître, la personne n’ose plus demander de l’aide, ce qui les conduit bien souvent à vivre dans des conditions indignes. Il faut savoir que l’isolement social fait partie des facteurs de mortalité précoce pour les personnes âgées, autant que la sédentarité, le tabagisme ou encore l’obésité.
Les aides à domicile, comme Vitalliance, sont alors des relais indispensables pour permettre à ses personnes de retrouver leur dignité et de rétablir un lien avec la société.