On ne compte plus les atouts de Courchevel : pionnière, prestigieuse, multiple, située dans le plus grand domaine skiable du monde (Les 3 Vallées), Courchevel est la référence ultime en termes d’excellence ! N’oublions pas sa fine gastronomie, avec des restaurants prestigieux comme la Mangeoire ou la Via Ferrata, en plus de tables étoilées Michelin. Mais il faut savoir que le développement du tourisme dans la station ne s’est pas fait en un jour… Retraçons l’histoire du développement touristique de Courchevel avec Francois Xavier Susini.
Tourisme estival : les débuts
Le tourisme estival a été d’abord favorisé par le développement du chemin de fer jusqu’à Moutiers et l’essor de la station thermale de Brides. En 1908, Agathe Curtet a ouvert un café restaurant à Saint-Bon qu’elle a appelé le « Chalet Curtet ». Il deviendra l’hôtel du Lac Bleu, et le point de départ des excursions cers les alpages et les lacs de la montagne environnante. La destination était très prisée par quelques familles lyonnaises qui y venaient pour passer leurs vacances d’été à la montagne.
Le ski devient un sport
A ses débuts, le ski était surtout un moyen de locomotion dans les pays nordiques. Mais au début du 20e siècle, les militaires l’adoptent et perfectionnent le matériel. Ils contribuent ainsi à son développement en sport et en loisir. Cela va marquer un tournant, une nouvelle économie va se mettre en place grâce au tourisme hivernal. En 1925, Louis Curtet et André Vilna, pleinement conscients du potentiel de la vallée de Saint-Bon et de ses champs de neige (Pralong, Pralin, Verdon…), décident d’ouvrir l’hôtel du Lac Bleu à l’année.
A cette époque, les remontées mécaniques n’existaient pas encore, et les descentes de ski étaient précédées de longues montées à pied ou à peau de phoque. Les skieurs les plus enthousiastes partaient pour la journée, grimpant jusqu’au col de la Loze, les Avals, la pointe de la Vizelle, le Roc Merlet… On assistait aussi à l’organisation de concours de ski, qui ont contribué à faire la promotion de ce nouveau sport. Les premiers concours ont été organisés par le Club Alpin Français ou le Touring Club de France.
Courchevel reçoit ses premiers skieurs
Les premiers skieurs hivernants de Courchevel étaient généralement des amateurs de sensations fortes, qui aimaient se divertir en groupe. Ils étaient aussi souvent des skieurs confirmés, dont les récits dans les revues comme celle du Club Alpin Français ont beaucoup fait pour attirer une clientèle plus large dans les stations naissantes de l’époque. Par ailleurs, le nouvel engouement pour le ski créa de nouveaux métiers, notamment celui de moniteur de ski. A Saint-Bon les premiers moniteurs furent des autrichiens embauchés par Louis Curtet et attachés à l’hôtel du Lac Bleu. Par la suite, les jeunes du pays se formèrent et purent les remplacer.
La station s’organise
L’un des premiers à vouloir développer les infrastructures touristiques et améliorer l’accueil des hivernants ne fut autre que Louis Curtet, maire de la commune de 1928 à 1940. C’est lui qui ouvrit les chalets d’alpage aux skieurs, leur permettant d’approcher les meilleures pentes. Petit à petit, des chalets hôtels ouvrirent leurs portes au Praz, à Courchevel 1550 ou encore à Moriond pour loger les randonneurs. La station gagne alors en popularité, malgré des équipements encore peu nombreux et un accès difficile. Les voitures et les autocars déposaient les skieurs et leurs bagages devant la mairie et l’hôtel du Lac Bleu pour terminer le voyage en traineau. A la fin des années 1930, plusieurs projets de remontées mécaniques furent étudiés, mais rien n’a pu aboutir à cause de la guerre.