La petite histoire de la culture du jazz à Paris – 1ère partie

L’histoire du jazz est marquée par l’oppression, la guerre, l’évolution, la rédemption et une histoire d’amour transcontinentale. Comme le rap, le jazz est né des méandres de l’oppression, nourri par un désir de liberté, élevé avec la puissance de l’expression, et s’est épanoui dans sa capacité à unir des individus de toutes races, couleurs et croyances pour un seul et même motif : un désir de liberté et de musique. Partons à la découverte de la culture du jazz à Paris avec Patrick Bezier.

La naissance du jazz

Le jazz est né dans la ville de la Nouvelle-Orléans en 1910. La ségrégation était très répandue et les Etats du sud de l’Amérique étaient encore sous le choc des conséquences économiques et sociales de la guerre civile. Le racisme était omniprésent et la qualité de vie de la plupart des Afro-Américains était scandaleuse. C’est ici, dans un contexte de pauvreté, que le jazz tel que nous le connaissons est apparu pour la première fois.

La musique de jazz reflète les États-Unis en ce sens qu’elle est une combinaison de nombreuses cultures et influences différentes. La plus importante de ces influences est la musique afro-américaine du blues et du ragtime. De nombreux historiens s’accordent à dire que le blues et le ragtime sont les véritables parents du jazz.

Le jazz de la Nouvelle-Orléans, cependant, a également été profondément influencé par les fanfares européennes. En particulier, les quadrilles et la biguine françaises. C’était un type de musique que l’on entendait normalement lors des festivals ou des funérailles. Ainsi, dès le début, le jazz marquait sa relation avec la France.

Les Hellfighters de Harlem

En 1918, la Première Guerre mondiale faisait rage en Europe. Avant 1917, si vous étiez noir et que vous vouliez vous engager dans l’armée, vous deviez rejoindre les forces canadiennes ou françaises. Les Etats-Unis ont commencé à recruter des Afro-Américains en 1917 et ont rapidement créé la première infanterie composée en majorité de Noirs américains.

De nombreux Afro-Américains se joignirent à eux dans l’espoir qu’à leur retour, la discrimination raciale serait éliminée. Ce ne fut pas le cas. En 1918, en raison du refus de nombreuses infanteries blanches de se battre aux côtés des Noirs américains, les Harlem Hellfighters furent envoyés en France.

L’armée française accueillit les Hellfighters à bras ouverts. La France avait un besoin urgent de troupes supplémentaires et ne souffrait pas de la même ségrégation raciale que celle qui sévissait aux Etats-Unis. En France, de nombreuses troupes afro-américaines se sont vues accorder une chance de liberté qui ne leur a jamais été donnée dans leur pays d’origine.

Le prestigieux groupe de jazz dirigé par James Reese Europe collaborera avec les Hellfighters. James Reese a donné des concerts à Paris et son groupe de jazz a connu un immense succès. Ils ont ensuite enregistré le premier disque de jazz en France, ce qui a marqué l’arrivée officielle du jazz en Hexagone !

Après la libération de la France, les Hellfighters sont rentrés chez eux, aux Etats-Unis. Cela dit, beaucoup de musiciens américains ont décidé de rester à Paris. La Ville Lumière était pour eux une ville de liberté.

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