C’est officiel, le marché automobile français est en crise. Plus grave encore, l’année 2022 s’annonce comme la pire année du marché depuis un demi-siècle, 1960 pour être plus précis. La preuve : les immatriculations de voitures neuves dans l’Hexagone ont encore reculé de 10 % au mois de mai. Aujourd’hui, le secteur fait les frais de la pénurie de puces électroniques qui a secoué le marché mondial.
Les ventes de voitures neuves en baisse
Si 2021 a été une année noire pour le marché automobile français, 2022 s’annonce comme l’année de la pire performance du secteur depuis 1960. Au mois de mai, les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 10,09 % par rapport à mai 2021, s’établissant à 126 813 véhicules particuliers. Lorsqu’on prend en compte les 5 premiers mois de l’année en cours, on s’aperçoit que la chute des ventes a atteint 17 % par rapport à 2021, ou encore 35,7 % par rapport à 2019.
De l’avis de Prestige Cars, la crise sans précédent du marché automobile français s’explique essentiellement par la pénurie de semi-conducteurs. Une pénurie qui obligé les constructeurs à revoir leur production à la baisse. Force est de constater que le rebond attendu du marché est toujours compromis par les problèmes d’approvisionnement, mais aussi de logistique. Des problèmes qui impactent l’ensemble de la chaîne de production. Pour ne rien arranger, la guerre en Ukraine et les confinements chinois viennent noircir un peu plus le tableau.
Tous les constructeurs sont concernés
La crise que connaît le marché automobile n’épargne aucun constructeur. Si le groupe Renault, qui regroupe les marques Renault, Dacia et Alpine, accuse une baisse de 15,45 %, Stellantis (Peugeot, Citroën, DS, Fiat, Opel) fait pire en reculant de 22,15 % depuis le début d’année. Les choses sont encore plus graves du côté de Volkswagen, dont les ventes se sont effondrées, avec -29,35 % rien qu’au mois de mai. Mais au rayon des plus fortes baisses, la palme revient à l’américain Tesla, qui a accusé une baisse vertigineuse de 92,80 %, avec seulement 152 véhicules vendus en mai 2022, soit près de 2 000 de moins qu’en mai 2021. Aujourd’hui, Tesla importe le gros des véhicules qu’il commercialise en Europe de Chine, dans l’attente du démarrage effectif de son usine allemande. Les observateurs s’attendent toutefois à ce que le constructeur américain reprenne des couleurs au mois de juin, Tesla ayant la réputation de conclure l’essentiel de ses ventes en fin de trimestre.
Pas d’amélioration en vue
Sur le marché automobile français, mai et juin sont traditionnellement considérés comme les plus gros mois du secteur. Or, au vu de leurs très faibles performances, les spécialistes du secteur ne sont guère optimistes quant à une possible reprise au cours des prochains mois. Difficile dans ce contexte de faire des prévisions, d’autant plus que le secteur sort de deux années de crise. En 2021, il s’est vendu un total de 1,65 million de véhicules neufs en France. Cette année, les experts tablent sur un maximum de 1,4 million de ventes, un niveau qu’on n’a pas vu depuis les années 60.