Devenir trader indépendant en France : quel statut ?

Trader

Pour devenir trader indépendant, vous avez le choix entre divers statuts. Le point sur le sujet avec Edouard Coencas.

Vous travaillez à temps plein

Être trader indépendant requiert une disponibilité totale qui rend difficile la conciliation avec une activité à temps plein. En effet, même avec une expérience et une organisation optimale, il est impératif de consacrer plusieurs heures par jour à cette activité. En revanche, pour les épargnants actifs qui gèrent leur capital à moyen/long terme, le statut d’investisseur indépendant semble plus approprié.

En effet, contrairement aux traders, les investisseurs indépendants n’ont pas besoin de statut particulier pour exercer leur activité. Il leur suffit de déclarer leurs plus-values sur leur feuille d’impôts chaque année. Le choix du mode de paiement de l’impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux, ou du PFL de 30 %, leur appartient également.

Cependant, pour éviter une pression fiscale trop importante, il est recommandé aux investisseurs de placer leur capital au sein d’un PEA ou d’une assurance-vie. Dans le cas où le produit choisi ne permettrait pas de bénéficier d’avantages fiscaux, il est conseillé de conserver le titre pendant plusieurs années afin de profiter d’un abattement progressif.

Vous travaillez partiellement

Pour réussir en tant que trader, il est important de partir du bon pied, notamment en termes d’implications fiscales. Si vous craignez d’avoir des pertes considérables en raison de votre manque d’expérience, vous pouvez travailler en tant que trader à temps partiel. C’est une solution confortable surtout quand on sait qu’elle vous évite de rester scotché devant votre écran pendant de longues heures en essayant de décortiquer les graphiques.

Dans ce cas de figure, nous distinguons deux scénarios fiscaux possibles selon que le trading est une source de revenus complémentaire ou principale. Les revenus complémentaires sont soumis à l’impôt sur le revenu des personnes physiques et aux cotisations sociales, tandis que les revenus principaux sont imposés en tant qu’activité professionnelle.

Le choix d’une structure d’entreprise appropriée est crucial pour bénéficier des avantages fiscaux, l’entreprise individuelle étant une option populaire en raison des charges sociales moins élevées. Toutefois, d’autres types de sociétés peuvent également être envisagés en fonction des besoins et des objectifs individuels. Enfin, il est recommandé de déclarer tous les investissements en tant que dépenses réelles afin d’optimiser la situation fiscale.

Vous n’exercez aucune activité professionnelle (chômeur, retraité…)

Selon les experts, il existe trois situations principales qui peuvent amener les traders français à se questionner sur leur imposition fiscale : être retraité, être chômeur ou en fin d’études sans emploi, ou avoir pris une année sabbatique pour se lancer dans le trading.

Cependant, quel que soit leur profil, il est conseillé de ne pas prendre de décision hâtive avant la fin de la première année de trading actif. Si les résultats ne sont pas au rendez-vous, ils peuvent alors envisager d’arrêter. En revanche, si les bénéfices sont au rendez-vous, deux options d’imposition s’offrent à eux, décrites dans la partie précédente.

Une voie alternative, le « fiscal nomad », peut également être envisagée. Pour les traders qui ne sont pas liés par un travail ou des études, sortir de France peut être très intéressant d’un point de vue fiscal. Deux cas de figure se présentent alors :

  • Le premier est celui de l’expatriation. Dans ce cas, les traders seront soumis à l’imposition du pays d’accueil, qui est souvent plus avantageuse qu’en France. Les pays proches tels que la Belgique ou la Suisse peuvent être une option, mais certains traders préfèrent des destinations plus exotiques comme Hong Kong ou Singapour, où l’exonération fiscale est quasi-totale.
  • Le deuxième cas est celui du « nomad trader ». En passant moins de 6 mois par an au même endroit, ils ne sont rattachés à aucun pays d’un point de vue fiscal. Cependant, cette solution est de plus en plus complexe à mettre en œuvre.

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