Les étudiants français seraient particulièrement sujets à la précarité. La preuve en chiffres : selon Euronews, 20 % des étudiants français vivraient sous le seuil de pauvreté. Pour ne rien arranger, La Tribune rapporte que 56 % d’entre eux avouent ne pas manger à leur faim. En cause : une forte flambée des prix et des loyers, couplée aux effets de la pandémie mondiale. A l’instar de leurs pairs européens, les étudiants français font face à une précarité grandissante… Décryptage !
20 % des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté
Avant de rentrer dans les détails, il convient de définir la précarité. Pour Joseph Wresinski, auteur de l’ouvrage « Grande pauvreté et précarité économique et sociale », la précarité est « l’absence d’une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives ». Comme l’explique l’article de LMDE sur la précarité étudiante, celle-ci a de nombreuses conséquences dans plusieurs domaines de la vie.
Naturellement, la précarité due à la flambée des prix et à la crise sanitaire, qui a pénalisé certaines entreprises qui offraient des jobs aux étudiants, touche particulièrement ces derniers. Ceux-ci seraient 20 % à vivre sous le seuil de pauvreté. Ce plus, la 6e étude nationale pour la santé des étudiants réalisée par l’institut CSA pour LMDE – Groupe INTERIALE a révélé que 24 % des étudiants se sont retrouvés dans une situation de précarité au cours des 12 derniers mois. Elle a également montré que près de la moitié d’entre eux ont des difficultés financières au cours du mois.
Alors qu’on assiste à une démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur au cours des deux dernières décennies, on observe en même temps une forte augmentation du coût de la vie. Pour ne rien arranger, certaines associations et organisations reprochent au système d’attribution rétroactif des bourses de ne pas toujours correspondre à la réalité du foyer à l’instant T. A ce propos, rappelons que les étudiants, bien qu’ils soient considérés comme des jeunes adultes, la réalité est qu’ils sont pour la plupart rattachés au foyer fiscal de leurs parents.
Précarité étudiante : quelles conséquences ?
Pour pouvoir joindre les deux bouts, nombreux sont les étudiants qui se retrouvent obligés d’avoir une activité rémunérée. Au cours des 12 derniers mois, ils ont été 41 % à occuper un job, selon les chiffres révélés par l’ENSE. Une étude similaire de l’OVE indique que 17 % d’entre eux pensent que le fait d’avoir un job étudiant impacte négativement leurs résultats scolaires.
Mais ce qui préoccupe le plus, ce sont les conséquences de la précarité sur la santé des étudiants français. Invoquant des raisons financières, les étudiants sont 41 % à se priver d’une alimentation équilibrée, et 33 % à avoir renoncé aux soins de santé, pour les mêmes raisons ! Vous l’aurez compris, la précarité oblige les étudiants à opérer une hiérarchie malsaine de leurs dépenses, souvent au détriment de leur santé et de leur bien-être. C’est d’ailleurs pour ça que plus d’un tiers des étudiants n’a pas de couverture santé…