Santé dentaire : un bilan annuel gratuit pour les jeunes de moins de 24 ans dès 2025

Enfant se faisant soigner ses dents

C’est le cas de le dire, l’Assurance maladie frappe fort avec une mesure qui pourrait changer la donne pour la santé dentaire des jeunes ! En effet, dès 2025, les enfants et jeunes adultes jusqu’à 24 ans pourront bénéficier d’un bilan dentaire gratuit chaque année. Une annonce qui marque un virage ambitieux dans la prévention bucco-dentaire, portée par la directrice déléguée de l’Assurance maladie. Le point sur le sujet avec Geoffrey Migliardi !

Un capital dentaire à préserver dès le plus jeune âge

Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance maladie, n’y va pas par quatre chemins : « Si on arrive à faire ça tous les ans jusqu’à 24 ans, c’est toute une génération dont le capital dentaire sera préservé ». Voilà qui est dit. L’idée ? Multiplier les bilans pour attraper les problèmes dentaires dès leur apparition.

Actuellement, les 3-24 ans bénéficient d’un rendez-vous gratuit… mais seulement tous les trois ans. Cette consultation, lancée en 2006, profite à deux millions de jeunes chaque année et inclut un contrôle bucco-dentaire, un entretien avec le dentiste, et même des soins si besoin. Les résultats sont là : le taux de caries a baissé. Mais visiblement, ce n’est pas assez pour viser la fameuse « génération sans carie ». Dès 2025 donc, on passe à un rendez-vous annuel pour tous les jeunes. Le programme inclut le même pack – contrôle, sensibilisation, soins – et promet de renforcer la prévention, notamment chez les familles les plus éloignées des soins.

Un objectif, mais aussi des défis

Sur le papier, l’idée semble brillante, mais pour atteindre ses ambitions, l’Assurance maladie devra mettre les bouchées doubles. En plus des bilans, elle prévoit d’intensifier les campagnes dans les écoles et les établissements d’éducation prioritaire. L’objectif : aller chercher ceux qui échappent encore au système, notamment dans les zones où l’accès aux soins est limité. Reste à savoir si cette stratégie suffira. Prévenir, c’est bien, mais il faut aussi avoir les moyens de ses ambitions. Ici, on parle de millions de consultations supplémentaires chaque année, à financer et à organiser dans un calendrier déjà bien chargé pour les dentistes.

Les mutuelles à la rescousse… ou presque

Côté financement, l’Assurance maladie n’est pas seule dans cette aventure. En effet, les mutuelles ont annoncé qu’elles mettraient la main à la poche pour couvrir 40 % des coûts. La Mutualité salue une initiative « efficace et utile », et on ne peut pas vraiment les contredire : des dents en bonne santé, c’est moins de gros soins coûteux à l’avenir.

Mais ne nous leurrons pas… cette annonce arrive dans un contexte pour le moins tendu. En 2023, l’Assurance maladie a réduit ses remboursements sur les soins dentaires, laissant une partie de la facture aux complémentaires santé. Sans surprise, les mutuelles grognent, et brandissent la menace d’une hausse de leurs tarifs. Pour Marguerite Cazeneuve, pas question de mélanger les sujets. « Ce sont deux choses très différentes. L’objectif, c’est d’investir directement dans la prévention », a-t-elle martelé. Une manière de dire que ce programme n’est pas là pour combler des économies ailleurs. Mais allez expliquer cela aux assurés qui voient leurs cotisations grimper…

Un pari risqué, mais prometteur

Alors, que faut-il penser de la mesure ? Si elle réussit, elle pourrait bien transformer durablement la santé bucco-dentaire des jeunes. Les bilans gratuits annuels, couplés à des campagnes ciblées, pourraient réduire les inégalités et éviter de coûteux soins curatifs à long terme. Mais entre les défis logistiques, les tensions financières et le scepticisme ambiant, l’Assurance maladie joue gros. Prévenir plutôt que guérir, c’est une belle promesse. Encore faut-il avoir les moyens de ses ambitions !

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