La jeune entreprise française Sorare pourrait avoir des problèmes avec l’Autorité Nationale des jeux (ANJ) en France. Selon les sources, cette dernière cherche à savoir si la startup propose des paris sportifs déguisés ou non.
En effet, la société en question vend des cartes de sportifs de football sous forme de NFT. La valeur de celles-ci évolue en fonction des performances des joueurs sur le terrain.
Cela présage alors un soupçon de mise et de paris derrières les activités de vente et d’achat. Voilà justement pourquoi ANJ s’intéresse particulièrement à Sorare !
Sorare : des cartes de collection sur la blockchain qui font fureur
Sorare c’est quoi ?
L’activité de l’entreprise Sorare se base principalement sur la vente de cartes représentant des sportifs. Vous savez ? Comme ces cartes que l’on collectionnait petit et qui, aujourd’hui, lorsqu’elles sont dédicacées, se vendent une fortune. Sorare s’appuie donc sur le système des NFT ou jetons non fongibles. Cela rend ainsi ses produits soumis aux règlementations des NFT assurés par la technologie blockchain. Autrement dit, les utilisateurs des cartes virtuelles se voient donc détenir les pleins pouvoirs sur leurs propriétés. Mais le système le plus génial chez Sorare c’est que la carte se voit réévaluée chaque semaine en fonction des performances réelles des sportifs qui y figurent ! C’est grâce à ce système que des millions d’adeptes sont devenus accros à Sorare. Et certains y voient une manière d’investir de l’argent puisqu’il est possible d’acheter une carte pour la revendre bien plus cher après. De plus ce sont des grands noms du sport, et pas des moindres, qui donnent leur image et soutiennent l’entreprise : Kylian M’bappé, Antoine Griezmann, Serena Williams, Gerard Pique…
Valorisée à 4,3 millions de dollars, la startup Sorare se voit comme une plateforme de spéculation. En effet, les clients peuvent acheter des cartes de sportifs en misant sur la performance des joueurs qui y sont associés. Ces produits sont ensuite employés dans des tournois virtuels permettant de gagner diverses récompenses. Tout se base toutefois sur les statistiques des footballeurs correspondants aux cartes dans les vrais matchs.
Le doute avec l’activité de Sorare se positionne donc au niveau du sacrifice financier et de la notion de mise. Selon une revue de BFMTV et BFM Business, les arguments divergent. Pour l’entreprise concernée, ces éléments n’entrent pas dans leur jeu de fantaisie comme les cartes ne sont jamais perdues. La valeur change, mais le produit reste utilisable pour toutes les saisons. De son côté, l’ANJ compare le sacrifice financier à une dépense, c’est-à-dire, l’achat obligatoire des cartes pour participer.
De lourdes conséquences pour Sorare
Dans cette perspective, il reste encore difficile de savoir réellement si la startup française propose des paris sportifs ou non. Il faut d’ailleurs rappeler que l’entreprise a déjà été soupçonnée pour les mêmes raisons par une agence britannique similaire à l’ANJ en 2021. Jusqu’ici, les arguments proposés par la société n’ont pas encore convaincu le régulateur des paris sportifs.
Il faut tout de même mentionner que les menaces de l’Autorité nationale des jeux ne sont pas à prendre à la légère. Si jamais Sorare n’arrivait à convaincre les responsables, l’entreprise serait soumise à une fiscalité importante. Il en est de même des conditions d’utilisation et de la politique de confidentialité de la plateforme. En d’autres termes, la startup se verrait alors effectuer une demande auprès de l’ANJ pour devenir opérateur agréé en ligne. C’est le cas notamment de certaines enseignes comme Winamax ou encore Betclic par exemple.
Les responsables de Sorare doivent ainsi réussir à éclairer la vraie nature de leur prestation. Dans le cas contraire, l’entreprise se verrait voir son activité déclinée, voire bloquée. Pour rappel, l’Etat Français interdit les jeux d’argent à l’exception des paris sportifs et des casinos. Il faut alors attendre encore la rentrée au mois de septembre pour voir le dénouement de la situation.