Cession de fonds dans le Calvados, entre stabilité urbaine et effervescence littorale

Cession de fonds dans le Calvados, entre stabilité urbaine et effervescence littorale

Dans le Calvados, le marché des cessions de fonds de commerce suit une logique à deux vitesses. Côté littoral, les stations comme Deauville ou Trouville attirent des investisseurs prêts à payer cher pour un bon emplacement. À l’inverse, les centres urbains comme Caen ou Lisieux affichent une stabilité, voire un léger recul des valorisations.

Sur les plages du Débarquement ou dans les zones fréquentées par une clientèle internationale – notamment américaine et allemande – les transactions peuvent afficher des montants records. David Ploë, directeur de l’agence Century 21 Entreprise et Commerce de Caen, observe une surcote notable sur la côte Fleurie, là où les investisseurs misent sur une rentabilité saisonnière forte. La côte de Nacre, plus régulière dans sa fréquentation, offre une stabilité de prix, tandis que Bayeux émerge comme un nouveau pôle d’attractivité grâce à son patrimoine et à sa situation géographique stratégique. Décryptage avec le groupe Daici !

Des concepts classiques toujours recherchés

Le trio de tête des cessions les plus demandées reste inchangé : bar-tabac, brasserie et hôtel-bureau. Ces formules, adaptées à une gestion simplifiée et à un modèle économique robuste, attirent des profils variés allant des primo-accédants aux investisseurs aguerris.

Les restaurants gastronomiques ou traditionnels, en revanche, peinent à convaincre. L’évolution des habitudes de consommation, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et la complexité des équipements rendent leur gestion plus ardue. Le marché privilégie les formats plus agiles, comme les bars à manger ou les offres de street food, qui s’adaptent mieux aux contraintes actuelles.

Dans le secteur hôtelier, l’année 2024 a été exceptionnellement bonne, portée par les commémorations du Débarquement. Mais David Ploë invite à la prudence : ces chiffres ne doivent pas être interprétés comme un standard. Ce sont les hôtels-bureaux de 3 ou 4 étoiles, avec plus de 70 chambres et une clientèle d’affaires récurrente, qui résistent le mieux. Ils attirent aussi bien des investisseurs locaux que des groupes financiers, insensibles à la localisation mais attentifs aux ratios de rentabilité.

Une fourchette de prix étendue

La diversité des biens sur le marché se reflète dans les montants de cession. Pour l’année 2024, les transactions réalisées via Century 21 Entreprise et Commerce dans le Calvados vont de 75 000 € pour des petits commerces jusqu’à plus de 2,5 millions d’euros pour des hôtels ou grandes brasseries bien situées. Une amplitude qui traduit la richesse d’un marché où chaque zone possède ses propres règles et ses propres perspectives.

Caen conserve un rôle central dans l’activité économique du département. Bien qu’en légère baisse, les prix restent soutenus grâce à une clientèle professionnelle constante et à une bonne desserte. Des villes comme Lisieux, Vire ou Falaise peuvent offrir des opportunités intéressantes pour ceux qui acceptent un risque modéré en contrepartie d’un ticket d’entrée plus faible.

L’entrepreneuriat local en quête de sens

Un autre élément majeur ressort de cette analyse : les acquéreurs sont de plus en plus préparés. David Ploë observe un changement de profil des candidats, désormais plus qualifiés, avec une vraie vision de l’entreprise, un apport personnel solide, et souvent une expérience préalable dans le commerce ou l’hôtellerie-restauration.

La cession de fonds n’est plus une solution par défaut, mais un choix stratégique pour qui souhaite s’implanter durablement sur un territoire. Dans ce contexte, la qualité du bien, sa localisation, mais aussi son potentiel de transformation (en lien avec les nouvelles attentes des consommateurs et les exigences environnementales) deviennent des critères de plus en plus scrutés.

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