A l’heure où les pièges financiers se multiplient, transmettre une culture de l’épargne est un impératif éducatif urgent. De la France au Cameroun, en passant par le Maghreb ou encore le Québec, des initiatives concrètes émergent pour outiller les citoyens face aux défis économiques du quotidien. Décryptage !
Eduquer à l’épargne, un réflexe trop rare
Parler d’argent, ce n’est pas seulement additionner des chiffres, c’est transmettre des réflexes, des repères, des garde-fous. Dans nos sociétés saturées de sollicitations commerciales, l’éducation financière est, rappelons-le, une urgence, et l’OCDE l’a bien compris… Depuis des années, elle pousse les Etats à faire de cette éducation un axe stratégique. Résultat, la France a lancé dès 2016 la stratégie nationale EDUCFI, un programme ambitieux pour permettre à chacun de mieux gérer ses ressources, éviter les arnaques et peser dans le débat économique. Mais encore faut-il que ces outils touchent vraiment le public visé.
Du côté du Québec, l’approche est plus directe : former par le jeu. La plateforme Desjardins a conçu des outils ludoéducatifs comme Aléa, simulateur de vie grandeur nature, qui enseigne aux 16-25 ans comment prendre de bonnes décisions financières, en se confrontant à des choix concrets du quotidien. C’est précisément dans cette veine qu’émergent aussi des initiatives privées. Finzzle Groupe, acteur historique de la gestion de patrimoine a fait de l’éducation financière son leitmotiv, son fil rouge en misant sur la pédagogie, la simplicité et l’accessibilité pour aider chacun à mieux comprendre et gérer ses finances. Une démarche qui rejoint celle de nombreux acteurs de la société civile, convaincus que les savoirs financiers doivent sortir des cercles d’initiés.
Des outils concrets pour apprendre à gérer
Au Maroc, la Fondation Marocaine pour l’Education Financière déploie une panoplie de simulateurs – budget, crédit, impôt, épargne – pensés pour donner à chacun les clés d’une gestion saine. C’est simple, pratique, et immédiatement utile. Ailleurs sur le continent africain, et plus précisément au Cameroun, le Comité National Economique et Financier (CNEF) mène une action soutenue pour faire évoluer les mentalités. En 2024, sa journée scientifique a placé l’innovation digitale et l’intelligence artificielle au cœur de la transformation financière, avec un objectif clair : armer les citoyens face à des outils de plus en plus complexes.
Même dynamique au Gabon, où l’ONG Finance Solid multiplie les formations sur l’épargne, l’investissement et la gestion budgétaire. Sa présidente, Gwenaëlle Marat Abyla, le martèle : « Il faut commencer par avoir le bon état d’esprit. » Une phrase d’apparence simple, mais qui résume parfaitement l’enjeu. Car rappelons que bien gérer ses finances, ce n’est pas seulement une affaire de calcul, c’est d’abord une affaire de discipline, de vision et de responsabilité.
Dans tous ces pays, la démarche est la même, à savoir vulgariser, illustrer et faire comprendre. Et surtout, intervenir tôt. Plus l’éducation financière commence jeune, plus elle est efficace.