Le constat est sans appel : dans les ESN, les consultants sont de plus en plus nombreux à chercher de nouveaux horizons. Selon une étude, le turnover dans les ESN est de 20 à 30%, ce qui pose un problème de recrutement structurel. Depuis la crise sanitaire, les causes de départ ne sont plus les mêmes… Le point sur le sujet avec Dan Bloch.
Turnover dans les ESN, une fatalité ?
Tout semble indiquer que si. Récemment, Capgemini a publié des résultats 2021 exceptionnels. Des résultats qui ne masquent pas pour autant un problème commun à toutes les entreprises de services du numérique, en l’occurrence celui de l’emploi. De 12,8% en 2020, le taux d’attrition a atteint 23% à fin 2021. Capgemini, pour ne citer que cette ESN, doit constamment redoubler d’efforts pour recruter. A ce niveau, une autre problématique se pose, celle de la concurrence féroce sur le marché des technologies. Par conséquent, il est plus difficile que jamais de trouver de bons profils.
Pour prendre les devants, les ESN s’attellent, depuis la crise du Covid, à former des jeunes talents pour lutter contre la pénurie et contre la quasi fatalité d’un turnover qui atteint des niveaux records : 20 à 30%. Cas particulier, celui de Blue Soft, une ESN présente en France et en Suisse. Traditionnellement, l’entreprise recrute des profils seniors, particulièrement pour ses activités de conseil. Pour s’adapter, Blue Soft a changé son fusil d’épaule et changé sa politique de recrutement, en allant chercher des talents jeunes et donc moins expérimentés. L’objectif est de les faire grandir dans l’entreprise. L’entreprise s’est orientée vers les alternants, les jeunes en reconversion et les apprentis inscrits dans les écoles IA Microsoft by Simplon, avec lesquelles Blue Soft est partenaire.
Les besoins en recrutement montent en flèche
Que ce soit chez Blue Soft ou dans les autres ESN, les objectifs de recrutement sont de plus en plus difficiles à atteindre. Comptant plus de 800 collaborateurs, Blue Soft a fait 13 acquisitions depuis 2008, ce qui a eu pour conséquence d’augmenter ses besoins en recrutement. Des besoins encore plus urgents dans un contexte où l’entreprise se fixe un objectif de croissance à deux chiffres. En 2021, Blue Soft avait pour objectif de recruter 100 profils. Elle a finalement réussi à en recruter 80, preuve de la pénurie qui sévit sur le marché. Cette année, l’entreprise vise le recrutement de 130 personnes, mais elle a conscience que la concurrence fait rage. Déterminée à atteindre ses objectifs de recrutement, Blue Soft compte sur l’imagination de ses équipes de recrutement pour attirer plus de talents. Rappelons toutefois qu’à l’instar de ses concurrents, Blue Soft n’échappe pas au turnover.
Les motifs de départ changent
Alors que les consultants quittaient le navire au bout de 4 ou 5 ans à la recherche d’un nouveau projet ou d’une activité indépendante, ils le font aujourd’hui plus en quête de sens. En réponse, Blue Soft met l’accent sur le collectif, et travaille par exemple avec ses collaborateurs sur l’écriture d’une charte RSE. Pour limiter le turnover, l’entreprise essaye aussi de diversifier ses activités.