Le chômage des dirigeants : vers une meilleure protection de ceux qui dynamisent l’économie française ?

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La montée en flèche du chômage parmi les chefs d’entreprise soulève une réflexion urgente sur la nécessité d’accompagner et de sécuriser ces acteurs clés, souvent en première ligne face aux turbulences économiques. Une chose est sûre, la France doit mieux protéger ceux et celles qui sont à l’origine de la création de la richesse nationale !

2022 : une année record pour la création d’entreprises, mais le chômage des dirigeants fait ombre au tableau

Avec une performance inédite de 1,1 million d’entreprises nouvellement créées, l’année 2022 est sans doute un moment phare pour l’entrepreneuriat en France. L’enthousiasme des Français pour lancer leurs propres affaires est indéniable, comme en témoigne la volonté de près d’un Français sur quatre d’embrasser l’aventure entrepreneuriale en juin dernier. Seule ombre au tableau : l’augmentation alarmante du chômage parmi les chefs d’entreprise. Selon une étude récente menée par l’association GSC, cette hausse atteint 37 % en un an, soit plus de 25 000 dirigeants sans emploi au cours du semestre écoulé.

Des facteurs tels que l’inflation, les coûts croissants des prêts bancaires, les remboursements des prêts garantis par l’Etat liés à la Covid, combinés à une baisse de la consommation, pourraient conduire à un recul vers une situation pré-pandémique. Selon Rivalis, il est grand temps de repenser comment soutenir ces chefs d’entreprise, principalement des PME, lorsqu’ils sont confrontés à des défis professionnels.

La clé ? Elle pourrait bien résider dans une meilleure sensibilisation aux risques associés à l’entrepreneuriat. Bien que les entrepreneurs ne souhaitent naturellement pas envisager l’échec, surtout au début de leur parcours, leurs partenaires, notamment les chambres de commerce, doivent les informer des réalités économiques potentielles. Beaucoup ignorent encore qu’ils ne bénéficieront pas des mêmes avantages que les salariés en cas de chômage. Aborder l’entrepreneuriat requiert donc une pleine compréhension des sacrifices, notamment la perte de certains filets de sécurité financière. De plus, considérer un soutien psychologique systématique pourrait être pertinent, étant donné l’impact profond qu’un échec entrepreneurial peut avoir sur la vie personnelle et la confiance en soi.

L’assurance chômage privée, la solution ?

Pour de nombreux chefs d’entreprise, opter pour une assurance chômage privée est souvent relégué au second plan, derrière d’autres obligations financières plus urgentes. Certains patrons peuvent même attendre des années avant de percevoir un salaire minimal, considérant la pérennité de leur entreprise comme prioritaire. Ce dévouement est à la fois admirable et alarmant, car seuls 1 % d’entre eux sont assurés contre la perte d’emploi, mettant plutôt de côté pour leur retraite. Ce chiffre inquiétant, face à la hausse des faillites d’entreprises, doit nous interpeller.

De plus, la pertinence de l’Allocation Travailleurs Indépendants (ATI), mise en place en 2019 et révisée en 2022, mérite une réévaluation. Bien qu’elle ait été conçue comme une bouée de sauvetage pour les entrepreneurs, elle est actuellement sous-utilisée. Avec seulement 231 bénéficiaires de l’ATI au quatrième trimestre 2022 (une goutte d’eau par rapport aux 2,4 millions de personnes recevant l’aide au retour à l’emploi), il est évident que le dispositif n’atteint pas ses objectifs initiaux. Les autorités doivent donc repenser et promouvoir l’ATI comme un véritable soutien pour les entrepreneurs.

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