La fédération pour la promotion du commerce spécialisé, Procos, a dressé le bilan des meilleurs centres-villes marchands, dans un contexte marqué par l’incertitude. Malgré une baisse de dynamisme remarqué, les perspectives sont plutôt positives, que ce soit sur le plan commercial, sociodémographique et économique. Le point sur le sujet avec Christophe Fournage.
Le centre-ville en difficulté
Le constat est pour le moins préoccupant. La réalité actuelle pointe vers la dévitalisation des centres-villes. Cela dit, le jugement n’est pas définitif. Les centres-villes des villes moyennes plus particulièrement sont en difficulté. Entre 2012 et 2018, le taux moyen des vacances y est passé de 7,2% à 11,9%. Ajoutons à cela le fait que les entrées en magasins sont en baisse, toutes typologies de pôles commerciaux confondues. Avec une seule exception cependant : la catégorie dite « rue », soit les magasins de centre-ville qui ne font pas partie des ensembles commerciaux. Dans les faits, le trafic des magasins est en baisse constante, à une moyenne de -5% par an. La bonne nouvelle est que le chiffre d’affaires dans ces mêmes magasins ne diminue pas à la même vitesse (-1 à -2%), notamment grâce à l’amélioration du taux de transformation ou du ticket moyen.
Comment expliquer la baisse de dynamisme du centre-ville ?
Les origines du déclin sont multiples. Cela dit, le débat reste ouvert à ce niveau. Pour certains professionnels, dont Procos, la cause du ralentissement serait attribuée à l’augmentation des surfaces commerciales, qui serait trop rapide par rapport à la croissance de la population. Nul besoin de dire qu’un tel argument n’est pas partagé par tous. Ce qui est sûr, c’est que l’essor de l’e-commerce et la croissance des achats en ligne qui en découle (+10 à 15% par an), le niveau des loyers commerciaux en centre-ville, ou encore les problèmes d’accessibilité sont autant d’éléments qui y participent.
Que faire ?
Ce ne sont pas les actions à mettre en œuvre qui manquent, et plusieurs villes donnent d’ores et déjà l’exemple à ce niveau. Procos rapporte des actions mises en place par certaines communes, notamment Strasbourg qui a initié des outils d’observation et de mesure, et encouragé les médecins à s’installer en plein centre. D’autres villes ont fait le choix de miser sur l’habitat pour redynamiser le centre-ville, comme c’est le cas à Châteauroux, qui taxe les logements vacants afin d’inciter les propriétaires à céder ou à louer leurs biens. Dijon, quant à elle, travaille sur l’accessibilité en remboursant les tickets de bus et de tram aux consommateurs qui se rendent dans les commerces.
Miser sur les locomotives pour relancer la consommation
Susciter l’envie de se rendre en centre-ville, cela passe également par les « locomotives ». C’est dans ce sens que Nantes a facilité l’arrivée d’Uniglo, Compiègne celle de Monoprix, et Niort et Evreux celle de l’enseigne d’habillement H&M. Pour renforcer l’attractivité du centre, les villes misent tout autant sur les événements culturels et les animations : festival de la bande dessinée à Angoulême, biennale du design à Saint-Etienne, marchés de producteurs, parcours culturels…