Rappelons tout d’abord le fonctionnement des primeurs. Il s’agit d’acheter par avance des vins qui sont encore en phase d’élevage. Compte tenu de la demande, cela veut dire que les acheteurs sont prêts à payer un produit dont ils ne prendront possession qu’environ 2 ans plus tard. En contrepartie, ils devraient bénéficier d’un prix plus avantageux. Est-ce que cela est toujours vrai en fonction des millésimes ?
Comment bien choisir son millésime en primeur ?
Il faut tout d’abord observer les notes des critiques. Depuis le retrait du célèbre Robert Parker, ce sont une petite dizaine de critiques en général unanimes qui notent les vins. : Neal Martin, Jean Marc Quarin, Jancis Robinson, James Suckling pour les plus représentatifs.
Ensuite, il faut déguster. Quel dur métier ! La grande messe annuelle des primeurs aura lieue la semaine prochaine à Bordeaux.
Enfin, l’historique des millésimes précédent est important. En effet, nous sommes en mesure de constater qu’après plusieurs bons millésimes, les châteaux ont du mal à réduire leurs prétentions et qu’après des millésimes moyens les prix deviennent plus raisonnables. Force est de constater que le millésime 2011 par exemple est sorti à un prix élevé après les millésimes exceptionnels de 2009 et de 2010. Ses prix n’ont pas beaucoup évolué à ce jour. Les millésimes moyens de 2012 et en 2013 sont sortis à de meilleurs prix. Toutefois, c’est le bon millésime 2014 qui a créé de belles opportunités pour les amateurs comme pour les investisseurs. Ainsi, Patriwine, créé en 2010 a réalisé sa première campagne “primeur” en 2015 sur le millésime 2014. A titre d’exemple, nos clients ont pu acheter des Château Canon 2014, château Canon la Gaffelière et châteaux Figeac qui ont réalisés respectivement une croissance de 17, 7 % net ; 21, 84 % net et 35, 32 % net sur une durée inférieure à 3 ans.
En ce qui concerne les primeurs 2015, les prix ont progressé de plus de 40 % au retour de Vinexpo Hong Kong à la suite d’une forte recrudescence de la demande chinoise. Patriwine a donc décidé de stopper sa campagne en plein milieu et de se couper de 500 K€ de chiffre d’affaire. Il faut savoir privilégier les intérêts de ses clients par rapport aux intérêts de la société. C’est frustrant à court terme mais c’est le lot d’un conseil objectif.
2016 est un millésime exceptionnel. Il est sorti cher mais stimule la demande et les prix s’en ressentent déjà. Il faudra attendre la livraison en 2019 afin de dresser le premier bilan ?
Il faudra être vigilant sur 2017, la production a été réduite de 40 % à cause du gel puis de la grêle. Face à cette pénurie d’offre, les prix risquent d’être élevés par rapport à la qualité. Les notes permettront de se positionner avant les premières sorties à la fin du mois d’avril.
En résumé, il faut être patient et se méfier des négociants qui ne sont pas sélectifs en proposant des primeurs chaque année. Il faut aussi considérer que ce n’est pas une martingale mais que de belles opérations peuvent être réalisées lorsque l’on s’adresse à des professionnels soucieux des intérêts de leurs clients. Les primeurs restent une belle opportunité d’achat en fonction des millésimes.