S’engager comme associé(e) fondateur d’une SCPI, c’est embarquer dès les premières heures d’une aventure immobilière collective, une position privilégiée qui allie opportunités et responsabilités. Avantage de prix, implication directe dans les décisions… mais attention, le statut implique aussi quelques obligations. Le point sur le sujet avec Joris Dutel !
Associer ses débuts à ceux d’une SCPI
Lorsqu’une société de gestion décide de créer une SCPI, tout commence avec une vision : capter des opportunités sur des marchés prometteurs – l’immobilier logistique, par exemple – ou répondre à une demande croissante d’épargnants à la recherche de placements patrimoniaux diversifiés. Mais avant de faire appel à l’épargne publique, les fondateurs doivent d’abord poser les bases, une première étape qui passe par la constitution d’un capital initial, intégralement souscrit par les membres fondateurs.
Les règles du jeu pour le capital d’origine
Au lancement, les associés fondateurs doivent souscrire un capital minimum, fixé à 760 000 € en 2024. Les parts, nominatives, sont proposées à un tarif compétitif, grâce à une prime d’émission réduite. Cette étape se fait à huis clos, sans publicité ni offre publique. Pour les fondateurs, c’est une occasion unique d’entrer à des conditions financières avantageuses avant que la SCPI n’ouvre ses portes au grand public.
Mais il ne suffit pas d’apporter un chèque. Après cette première étape, la société de gestion doit soumettre une note d’information conforme aux exigences du Code Monétaire et Financier et obtenir le visa de l’AMF. Une fois validée, la SCPI peut faire un appel public à l’épargne. Pendant les trois premières années, les parts des associés fondateurs sont bloquées, une contrainte imposée pour stabiliser la structure. Enfin, dans l’année qui suit l’ouverture de la souscription, au moins 15 % du capital doit être levé auprès des investisseurs publics. Sinon, la SCPI risque tout simplement la dissolution.
Les avantages et contraintes du statut en 2024
Être associé fondateur, c’est bénéficier d’un tarif préférentiel sur les parts. Pas de commissions élevées ni de coûts cachés : le prix est calculé au plus juste. En parallèle, les fondateurs peuvent jouer un rôle actif dans la stratégie, notamment au sein du conseil de surveillance, un organe clé pour garantir une gestion saine. Mais ce privilège a son revers. Les parts sont inaliénables pendant trois ans, un verrou qui peut freiner les investisseurs cherchant de la flexibilité. De plus, le statut d’associé fondateur est un pari : si la SCPI ne parvient pas à attirer les investisseurs publics requis, c’est retour à la case départ.
Investir en SCPI : une option sous conditions
L’investissement en SCPI reste une solution prisée pour diversifier son patrimoine immobilier tout en déléguant la gestion. Cela dit, les investisseurs doivent garder en tête que les performances passées ne garantissent en rien les résultats futurs. Ce n’est pas un placement sans risques : la valorisation des parts et les dividendes potentiels dépendent du marché et de la gestion. En 2024, les SCPI se diversifient, certaines intégrant des critères environnementaux via le label ISR. Ces nouvelles orientations renforcent l’intérêt pour ce placement, mais exigent aussi une attention accrue aux fondamentaux de chaque projet.
L’associé fondateur : pionnier ou pari risqué ?
Pour les investisseurs capables de supporter les aléas des débuts, le rôle d’associé fondateur offre une occasion unique d’être aux commandes dès les premiers instants. Mais c’est aussi un engagement : patience, prise de risque et stratégie à long terme sont de mise pour naviguer dans cet univers. Envie de franchir le pas ? Pourquoi attendre ? Si l’idée d’être au cœur d’une SCPI dès son lancement vous séduit, c’est peut-être le moment de sauter le pas.