Six générations pour briser le cycle de la pauvreté en France, à en croire l’OCDE

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C’est un chiffre qui a de quoi faire réagir ! Selon une récente étude de l’OCDE, si vous êtes né dans une famille pauvre en France, il vous faudra… tenez-vous bien… six générations pour atteindre le revenu moyen du pays ! Oui, vous avez bien lu : six générations. Comparons cela à la moyenne des pays de l’OCDE, qui se situe à cinq générations, et on se rend compte que la France est en retard sur cette course à la mobilité sociale. Décryptage !

L’ascenseur social est en panne

Cela peut sembler incroyable, mais le dernier rapport de l’OCDE révèle que pour beaucoup, gravir les échelons sociaux est un marathon intergénérationnel. En effet, il faut 180 ans à une famille pauvre pour passer de la pauvreté au revenu moyen du pays où elle vit. C’est comme si vous deviez attendre trois révolutions industrielles pour voir une amélioration ! Le constat de l’OCDE est sans appel : dans 24 de ses pays membres, il faut en moyenne cinq générations pour y parvenir. Et ne parlons même pas du Brésil, de l’Afrique du Sud ou de la Colombie où neuf à onze générations sont nécessaires.

Gabriela Ramos, conseillère spéciale auprès du secrétaire général de l’OCDE, n’a pas mâché ses mots lors de la présentation du rapport aux médias : « Il n’y a plus de mobilité sociale dans les pays de l’OCDE : les revenus, la profession, le niveau d’éducation se transmettent d’une génération à l’autre ».

La France, à la traîne face à l’inertie des échelons sociaux

Alors que la France se targue d’être le berceau des Lumières, la réalité socio-économique d’aujourd’hui dessine un tableau moins reluisant. Emmanuel Macron, qui se prépare à dévoiler sa stratégie contre la pauvreté, pourrait y voir une alerte : le « déterminisme social » est bien ancré dans l’Hexagone. Six générations – soit 180 années – c’est le temps nécessaire pour qu’un descendant de famille modeste puisse rêver du revenu moyen de son pays. Mais ce n’est pas tout… Toujours selon le même rapport de l’OCDE, que l’on soit en haut ou en bas de l’échelle sociale, la mobilité est quasi inexistante. Seuls 17 % des enfants nés dans une famille pauvre parviennent à se hisser en haut de cette fameuse échelle une fois devenus adultes et ne parlons même pas de la précarité étudiante qui est un des freins à cette ascension sociale inégale. En revanche, 42 % des héritiers de la bourgeoisie conservent sans mal leur rang.

Comparativement, la France se situe plutôt dans la moyenne, mais nos voisins allemands et les américains affichent des écarts encore plus marqués. La seule lueur d’espoir nous vient d’Espagne, de Grèce, du Portugal et du Danemark, qui montrent que des progrès sont possibles, notamment en matière d’accès à l’éducation d’une manière générale et d’éducation financière en particulier. Par ailleurs, il faut noter que l’inégalité des chances ne s’arrête pas à la porte du bureau, elle se retrouve aussi dans l’éducation, la profession, et même la santé. Et parmi les enseignements troublants du rapport : si vous êtes né de parents cadres, vos chances de le devenir sont doublées par rapport à celles des enfants de travailleurs manuels, dont seuls 27 % accèdent à ces postes. L’éducation, elle, est tout aussi discriminante : 60 % des enfants de parents diplômés du supérieur poursuivent ces études, contre seulement 17 % pour ceux issus de familles moins éduquées.

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