Sous pression environnementale, Madagascar face au défi de la restauration des forêts

reforestation madagascar

Madagascar, avec sa biodiversité exceptionnelle, est en première ligne face aux ravages de la déforestation. Année après année, l’île rouge voit ses paysages se transformer sous l’effet combiné de l’exploitation intensive, des cultures sur brûlis et du changement climatique. Résultat ? Une perte alarmante du couvert forestier et une fragilisation des ressources naturelles, impactant directement les populations locales. Face à cette urgence, plusieurs initiatives se mettent en place pour tenter d’inverser la tendance, notamment à travers la restauration des paysages forestiers (RPF). Décryptage !

La région Diana au cœur des efforts de reboisement

Dans ce combat, la région Diana, située au nord de Madagascar, fait figure de priorité, et pour cause. La région affiche un taux de déforestation préoccupant et une vulnérabilité croissante des populations face aux dérèglements climatiques. C’est dans ce contexte que des organisations comme la GIZ, via son projet Forests4Future (F4F), et JustDiggit, ONG spécialisée dans la restauration des écosystèmes, déploient des stratégies innovantes pour reverdir ces terres dégradées. L’objectif, à terme, est de restaurer les fonctionnalités écologiques des paysages tout en garantissant un développement durable pour les communautés locales.

Une restauration qui va bien au-delà du simple reboisement

Planter des arbres, c’est bien, louable. Mais restaurer un paysage, c’est un défi d’une autre ampleur. La RPF, telle que promue par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et l’Institut des Ressources Mondiales (WRI), ne se limite pas à remettre de la verdure là où il n’y en a plus. Il s’agit d’un travail de fond visant à recréer un équilibre entre les besoins des populations et la préservation des écosystèmes. Cela passe par plusieurs leviers :

  • L’amélioration de la gouvernance forestière, pour éviter l’exploitation anarchique des ressources.
  • L’introduction de pratiques agricoles durables, permettant aux paysans de produire sans détruire.
  • La réhabilitation des terres dégradées, en favorisant une gestion intelligente de l’eau et du couvert végétal.

Autant de solutions qui ne se mettent pas en place du jour au lendemain, mais qui, à terme, doivent permettre à Madagascar d’évoluer vers un modèle plus durable.

just diggit pour reboiser la planete

JustDiggit et Finzzact, une alliance pour reverdir et refroidir la planète

JustDiggit s’est fixé un objectif clair, à savoir restaurer les terres dégradées d’Afrique et lutter contre le réchauffement climatique à grande échelle. Avec l’ambition de reverdir le continent dans la prochaine décennie, l’organisation mise sur la collaboration avec 350 millions d’agriculteurs et le soutien de partenaires comme avec le programme Finzzact. Depuis ses débuts, JustDiggit a déjà transformé plus de 300 000 hectares, redonné vie à plus de 9 millions d’arbres et mobilisé des millions de personnes pour accélérer la régénération des paysages. Mais l’heure n’est plus aux discussions, nous sommes entrés dans la décennie de l’action. L’urgence climatique impose de creuser, planter et restaurer, sans attendre.

Concrètement, l’organisation met en œuvre plusieurs techniques éprouvées, adaptées aux spécificités géographiques et sociales de chaque région. Parmi elles, la régénération naturelle assistée, appelée Treecovery, permet aux arbres coupés de repousser à partir de leurs souches encore vivantes. JustDiggit applique également des bunds, des demi-lunes creusées dans le sol pour capter l’eau de pluie et nourrir la végétation. D’autres initiatives, comme les réserves de graines d’herbe et les solutions agroforestières, sont déployées pour restaurer durablement les écosystèmes.

Un défi national qui mobilise tous les acteurs

Au-delà des initiatives menées dans la région Diana, Madagascar s’engage plus largement dans la restauration de ses paysages. L’île fait notamment partie de l’initiative AFR100, un programme panafricain visant à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030. Mais si les ambitions sont grandes, les moyens restent encore insuffisants.

Aujourd’hui, la majorité des investissements en faveur des énergies renouvelables et de la reforestation sont concentrés en Asie et en Amérique du Nord. Madagascar, malgré son potentiel énorme, ne capte qu’une fraction des financements internationaux. Pourtant, les besoins sont immenses : améliorer l’accès aux ressources pour les paysans, renforcer les infrastructures vertes et, surtout, sensibiliser les populations à l’importance d’une gestion durable de leur environnement.

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