Les déchets ménagers, tout le monde sait ce que c’est. Mais quand on parle de déchets médicaux, on entre dans une toute autre catégorie… Ces derniers ne peuvent pas finir n’importe où, et pour cause : ils représentent un risque majeur pour la santé humaine et l’environnement. Matériel souillé, objets tranchants, substances toxiques, produits radioactifs… dans les hôpitaux, les laboratoires ou encore les cliniques, chaque jour, des tonnes de déchets à haut risque sont générées. Un cocktail explosif qui impose une gestion stricte et sécurisée. Le point sur le sujet avec Jean Fixot de Chimirec !
Un enjeu de santé publique et environnemental
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne prend pas ce sujet à la légère. En 2015, avec l’UNICEF et plusieurs partenaires, elle a lancé un plan d’action mondial pour améliorer l’accès des établissements de santé à des systèmes d’assainissement performants, incluant une gestion rigoureuse des déchets médicaux. Pourquoi une telle mobilisation ? Parce que les conséquences d’une mauvaise gestion sont désastreuses… Plus que de simples détritus, ces déchets peuvent contaminer l’eau, polluer les sols et propager des infections. Une seringue abandonnée ou un médicament mal éliminé, et c’est un risque potentiel pour la santé publique et l’environnement.
Dans les faits, une mauvaise gestion peut entraîner, pêle-mêle : des brûlures et blessures en manipulant des objets tranchants ou infectés, des intoxications dues à l’exposition à des substances chimiques dangereuses, une pollution durable si ces déchets se retrouvent dans la nature sans traitement adapté… Autant de raisons qui imposent un traitement particulier.
Quels sont les déchets médicaux les plus dangereux ?
Tous les déchets issus des établissements de santé ne se valent pas. Certains nécessitent une vigilance extrême. C’est notamment le cas de :
- Les déchets piquants et tranchants : aiguilles, bistouris, scalpels… Ces objets peuvent provoquer des blessures graves et transmettre des maladies s’ils ne sont pas correctement éliminés.
- Les déchets infectieux : compresses, pansements, blouses souillées… Ils contiennent des agents pathogènes qui peuvent contaminer leur environnement.
- Les déchets chimiques et toxiques : solvants, médicaments périmés, réactifs de laboratoire…
- Les déchets radioactifs : issus de traitements comme la radiothérapie, ils nécessitent des protocoles ultra-stricts pour éviter toute exposition accidentelle.
Bien entendu, ces déchets nécessitent une collecte et un traitement adaptés, garantissant zéro risque pour les professionnels, la population et l’environnement.
Un traitement sous haute surveillance
La gestion des déchets médicaux dangereux, c’est un processus millimétré, soumis à des réglementations strictes. Impossible de faire n’importe quoi sous peine de sanctions sévères.
Comment ça fonctionne ?
- Formation du personnel de santé : inutile d’avoir les meilleures infrastructures si le personnel n’est pas formé aux bons gestes. Chaque professionnel doit savoir comment trier et manipuler ces déchets en toute sécurité.
- Un tri dès la source : chaque type de déchet a son contenant spécifique. Les boîtes à aiguilles pour les objets piquants, les sacs plastiques spéciaux pour les déchets biologiques, et les conteneurs sécurisés pour les substances chimiques ou radioactives.
- Un transport sécurisé et tracé : pas question de laisser ces déchets circuler sans contrôle. Ils sont collectés, enregistrés et transportés dans des véhicules adaptés jusqu’à leur site de traitement. Chaque étape est suivie à la trace.
Des solutions de traitement adaptées
- L’incinération : méthode privilégiée pour les déchets infectieux et pharmaceutiques. Elle permet une destruction totale, sans risque de contamination.
- Le prétraitement par désinfection : utilisé pour neutraliser certains déchets avant leur élimination.
- Le confinement spécifique : notamment pour les déchets radioactifs, qui nécessitent une prise en charge à long terme.
L’objectif final ? Garantir une élimination sans danger, en respectant des normes sanitaires et environnementales strictes.