Valoriser une start-up, particulièrement en phase de démarrage, n’est pas une science exacte. La valorisation se base principalement sur les prévisions futures de son activité. Tant qu’elle n’a pas fait ses preuves sur le marché, difficile de déterminer la valeur d’une jeune entreprise. Cela dit, cette estimation peut s’avérer indispensable, notamment pour convaincre un maximum d’investisseurs à placer de l’argent dans la start-up, ou encore pour préparer une négociation avec les banques. Le point sur le sujet avec Nicolas Bianciotto.
Valorisation de start-up : ce qu’il faut savoir
Commençons par préciser que la valorisation d’une start-up ne se base pas sur une analyse financière. La raison : tant que l’entreprise en est au stade de développement, les ratios financiers ne s’avèrent pas particulièrement pertinents. Voici comment on procède généralement.
Le coût des capitaux propres
Le calcul du coût de capitaux propres peut se faire par le modèle CAPM (Capital asset pricing model), ou encore le modèle MEDAF (modèle d’évaluation des actifs financiers). Il sert à mesurer combien la start-up devra offrir à ses investisseurs en contrepartie de leur investissement. Ces derniers ne consentent généralement à placer leur argent que quand ils estiment qu’ils auront un rendement aussi intéressant qu’un autre placement, avec le même profil de risque. Cela est tout à fait normal.
Le coût du capital
La start-up a plusieurs possibilités pour financer ses activités, notamment : le prêt bancaire, le recours aux investisseurs, et les différents financements de l’Etat. Le coût du capital correspond à la rémunération attendue par les apporteurs de capitaux, en prenant en considération la durée et le risque.
Les méthodes de valorisation de start-up
Il existe des méthodes développées par des spécialistes pour la valorisation d’une start-up. Ces méthodes tiennent compte des incertitudes, qualifient le risque, et expriment les occasions génératrices de valeur en termes financiers.
La valorisation par les DCF
La valorisation par les DCF (Discounted cash flows) ou flux de trésorerie actualisés est l’une des méthodes les plus populaires pour valoriser une start-up. Elle consiste à valoriser l’entreprise sur la base des cash-flows qu’elle va générer dans le futur. La méthode a toutefois ses inconvénients, notamment le fait d’avoir des comptes de résultat prévisionnels généralement peu réalistes (démarrage d’activité trop optimiste, taux de croissance annuel moyen du CA trop élevé ou trop linéaire, charges sous-évaluées…).
La valorisation par la Venture Capital Method
Aussi appelée méthode du capital-risque, la valorisation par la Venture Capital Method se base sur l’objectif de rentabilité de l’investisseur. Ensuite, elle met en rétrospective les situations prévues, afin d’estimer la valorisation actuelle. Parmi les avantages de cette méthode, on note principalement la facilité de mise en œuvre et la similitude avec les approches d’évaluation traditionnelles.
La valorisation par la méthode Scorecard
Il s’agit d’une approche plus élaborée basée sur le principe de la détermination d’une valeur initiale, puis l’ajustement de cette valeur en fonction de certains critères, pondérés selon leur importance dans la réussite du projet. Ces critères incluent, entre autres, la maturité de la start-up, ou encore l’importance de l’opportunité. Notons enfin que cette méthode est surtout préconisée pour les start-ups qui n’ont pas encore de CA.