A Génissac, un véritable incubateur d’entreprises néo-agricoles voit le jour

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Près de Bordeaux, à Génissac, le dernier né de la French Tech a vu le jour. Une structure agricole expérimentale conçue pour être un bac à sable pour les néo-agriculteurs avant qu’ils ne se lancent dans le terrain des grands de l’agrobusiness. Ces dispositifs de soutien sont au nombre de 63 dans l’hexagone, réunis sous le réseau des espaces-tests agricoles (Reneta). Depuis 2007, ce dernier a accueilli plus de 1 000 projets. Le gouvernement a également annoncé ce 30 août l’allocation de 200 millions d’euros pour le développement d’entreprises innovantes dans le secteur de l’agriculture et de l’alimentation. Pertinente et très attendue des néo-agriculteurs, cette décision s’inscrit dans le cadre d’une réforme agricole à l’ère de l’entrepreneuriat et de l’innovation.

Un espace d’expérimentation qui cultive le droit à l’erreur

Fruit d’une collaboration tripartite entre la mairie de Génissac, la coopérative d’entrepreneurs Co-actions et l’association Écosystème, cet espace-test, comme son nom l’indique, permet aux nouveaux agriculteurs de tester leur projet à petite échelle avant de se lancer pleinement en entreprise. Le projet vise à doter les porteurs de projets d’un filet de sécurité qui leur fournit une certaine liberté d’entreprendre, tout en bénéficiant d’un plus grand droit à l’erreur.

La problématique de l’accès à la propriété agricole, dont les grandes exploitations accaparent près de 36% selon l’Insee, est d’autant plus visible en constatant que les structures de plus petites tailles, qui représentent près d’un tiers des 440 000 exploitations agricoles en France, n’exploitent que 7% de la superficie agricole utilisée et mobilisent pourtant 12% des emplois dans le secteur.

Tester la viabilité d’un projet agricole nécessitait auparavant un terrain, beaucoup de main-d’œuvre et surtout, un bas de laine bien rempli pour faire face aux aléas du métier et du climat. A Génissac, des maraîchers, des fleuristes et des éleveurs bénéficient d’un terrain mis à disposition gratuitement pour la durée de test, mais également d’une subvention départementale allant jusqu’à 40% de l’investissement d’équipement.

Se voulant véritable nid à entrepreneurs agricoles, l’espace-test de Génissac a ouvert ses portes à des reconvertis comme à des porteurs de projets qui se sont découvert une passion verte après une retraite ou une première carrière. Grâce aux contrats d’appui au projet d’entreprise (CAPE), plusieurs demandeurs d’emplois peuvent y entreprendre tout en continuant à toucher le RSA.

Le renouvellement des générations des chefs d’exploitations est de mise dans le cadre de l’innovation agricole. Cependant, les connaissances théoriques et le savoir-faire sont un aspect important, et leur manque est à l’origine de plusieurs échecs. C’est pour cette raison que l’espace-test met à disposition de ses bénéficiaires des tuteurs pour les épauler et leur éviter les erreurs coûteuses.

Le réchauffement climatique, qui a bien été ressenti à travers la pénurie des pattes ou les prix élevés des fruits et légumes cet été, nécessite une pratique plus intelligente de l’agriculture et une exploitation optimale des ressources. A l’aide des serres, plusieurs cultures bios voient le jour en milieu urbain ou périurbain, ce qui pousse plusieurs entreprises à innover dans leur offre et leur approche. Le groupe Chéritel, à titre d’exemple, a opté pour une croissance horizontale en élargissant son offre pour inclure l’expédition, la vente en gros, le conditionnement et la transformation de produits. En employant uniquement 120 salariés, le groupe Cheritel réalise un volume d’affaires de 45 000 tonnes et de 45 millions d’euros.

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