Une part de 5% d’emballages réemployés en France à l’horizon 2023 et 10% en 2027, c’est l’objectif annoncé de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. Dans son sillage, des initiatives de la part des acteurs majeurs de la grande distribution commencent à émerger. C’est notamment le cas de 10 magasins parisiens Carrefour qui testent, depuis décembre dernier avec la start-up Loop, un système de consigne sur une trentaine de produits. Ce dispositif, qui n’en est qu’à ses débuts, signe-t-il l’arrivée de la consigne en grande distribution ? La réponse avec Cheritel.
Un système de consigne classique
Nous vous le disions, Carrefour est en train de tester un dispositif de consigne dans 10 de ses magasins de la capitale. L’expérience, qui ne concerne à ce jour qu’une trentaine de produits, tient encore sur un petit coin dans un point de passage de la supérette. On y trouve un peu de tout, des tablettes pour lave-vaisselle aux bocaux de mélange de fruits, en passant par des céréales, sodas et autres jus de fruits. Mais ce sont surtout les contenants qui étonnent. Exit le plastique, et place aux boîtes aluminium et aux bocaux en verre. Des contenants qu’on imagine mal les consommateurs jeter à la poubelle…
Concrètement, le consommateur peut acheter ce type de produit aussi simplement que toute autre référence du magasin. Là où ça devient intéressant, c’est au niveau de la possibilité pour le consommateur de ramener ces contenants, une fois vides, au magasin pour se faire rembourser quelques euros supplémentaires qu’il a payé en caisse au moment de l’achat. Il s’agit donc d’un système de consigne classique, bien connu des Français à l’époque des bouteilles en verre.
Aujourd’hui, le concept revient en force pour éviter les emballages plastique à usage unique. Notons que le gouvernement avait tenté, dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, de mettre en place une consigne pour recycler les bouteilles en plastique. Il a cependant dû faire face à l’opposition des entreprises du recyclage et des collectivités.
Emballages : une durée de vie de 10 cycles
Courant 2019, la start-up Loop avait initié une plateforme de vente en ligne de produits consignés, ouverte à 1 500 consommateurs inscrits, proposant un nombre limité de références (150). L’objectif de la plateforme était de tester de nouveaux modes de consommation, voir sa viabilité et convaincre la grande distribution de lancer le dispositif. Aujourd’hui, le palier a été franchi avec Carrefour, bien que le dispositif n’en soit qu’à ses débuts. Cela dit, il faut savoir que ce type de système de consigne est assez long à mettre en place. En plus des enseignes de grande distribution, il s’agit de convaincre les marques de passer à des emballages réutilisables.
C’est à ce niveau qu’intervient Loop, qui accompagne justement les marques dans la mise au point de ces nouveaux emballages, tout en veillant à ce qu’elles respectent 3 critères. Le premier de ces critères est la durabilité. En effet, les emballages doivent être réutilisables au moins 10 fois. En outre, les contenants doivent pouvoir être nettoyés dans des conditions industrielles, dans le respect des critères de sécurité sanitaire, et être recyclés dans leur forme initiale en fin de vie.