Le Crédit Suisse a récemment publié une étude sur l’impact de la Covid-19 sur l’investissement immobilier en Suisse. Il est vrai que la pandémie mondiale a fortement impacté ce secteur mais l’immobilier affiche malgré tout une certaine stabilité, notamment du fait des diverses mesures mises en œuvre mais aussi de l’accélération de la digitalisation qui a permis d’assurer la continuité de l’activité. Le point en détail sur l’étude « Marché immobilier Suisse 2021 ».
L’immobilier professionnel
La pandémie inhérente au Covid-19 a profondément bouleversé le monde professionnel, notamment par l’application massive du télétravail. On a tout logiquement enregistré une baisse de la demande en matière de surface de bureaux de près de 700 000 m². Les entreprises ont en effet cherché à réduire leurs effectifs de bureau pendant cette crise ainsi que leurs coûts, d’où un besoin émergent de surfaces plus restreintes.
Toutefois, comme le soulignent des investisseurs comme Ralph Kattan, il est aujourd’hui primordial que les entreprises pensent à la configuration de demain et redonnent envie aux collaborateurs de travailler au bureau : cadre attrayant, emplacement stratégique, proximité de services… On commence d’ailleurs à noter une hausse des permis de construire de bureaux.
Autre point important : les surfaces de vente. Selon les prévisions du Crédit Suisse, appuyées par une simulation d’un bureau d’ingénieurs situé à Zurich et Berlin, Senozon AG, les fréquentations ne retrouveront pas leurs niveaux d’avant Covid. En effet, l’application massive du télétravail va engendrer une baisse de la fréquentation piétonnière de 5% à 30% ainsi que de la fréquentation automobile de 5% à 25%. Cette donnée impacte tout logiquement les achats, y compris dans les centres-villes, d’autant plus avec l’essor de la digitalisation et de l’e-commerce (+35% en 2020). Conséquence ? Les baux à loyer qui arrivent à échéance ne sont pas reconduits entraînant un record du volume des surfaces de ventes disponibles.
Le commerce en ligne a également impacté un autre secteur : l’immobilier logistique. Le volume de colis a explosé au cours des confinements, impactant les chaînes d’approvisionnement. Le Crédit Suisse note toutefois une offre limitée qui nécessite de se tourner vers d’autres solutions, comme les biens industriels réhabilités en immeubles logistiques.
L’immobilier d’habitation
La crise sanitaire et les confinements ont permis aux individus de s’interroger sur leur cadre de vie. La demande a ainsi nettement évolué et l’on retrouve majoritairement des recherches portant sur des biens avec un espace extérieur. Toutefois, il faut savoir que les prix immobiliers sont plus importants qu’avant la crise. En effet, la demande est supérieure à l’offre depuis plusieurs années et les banques ont renforcé les conditions d’obtention d’un crédit hypothécaire. Ainsi, selon l’étude, 42% des appartements et 26% des maisons restent encore à ce jour abordables pour un ménage suisse avec un revenu moyen.
Du côté de l’immobilier locatif, on enregistre un fort recul du solde migratoire concernant les résidents à court terme (-11 800 personnes en 2020). Ce phénomène a bien évidemment eu un impact sur les locations qui se caractérisent aujourd’hui par une offre excédentaire. Les professionnels du secteur enregistrent en outre un déplacement de la demande vers des logements de plus grande surface dans des villes de taille moyenne ou dans les régions rurales, à défaut de plus petites surfaces dans les centres-villes. Enfin, 27 000 logements locatifs ont initié une demande de permis de construire en 2020, le chiffre le plus bas enregistré depuis 2014.
Pour découvrir l’étude du Crédit Suisse dans son intégralité, vous pouvez la télécharger sur le site.