Le Val-d’Oise se mobilise pour son agriculture, c’est le cas de le dire : dans un élan de renouvellement de son soutien à la filière agricole, le département reconduit les aides directes et le soutien aux investissements des exploitations en lien avec l’environnement, tout en engageant une réflexion sur le maintien du foncier agricole et la gestion de la ressource en eau. Décryptage !
Une « réflexion prospective » sur les enjeux majeurs de l’agriculture du futur
Gestion de la ressource en eau, maintien du foncier agricole et les dispositifs de la PAC (politique agricole commune), ce sont là les deux grands axes de la réflexion prospective menée par le département du Val-d’Oise sur les enjeux majeurs de l’agriculture du futur. Poursuivant son partenariat avec la Chambre d’agriculture de la région Île-de-France, la collectivité territoriale a annoncé le recrutement d’un professionnel cette année, justement pour mener à bien ce projet. En outre, le Val-d’Oise va aussi poursuivre son soutien aux filières locales, tout en encourageant les exploitations à plus d’investissements environnementaux, notamment les opérations de transformation des bâtiments agricoles et de diversification des producteurs.
Le défi de l’urbanisation des terres
Le Val-d’Oise accuse du retard, notamment vis-à-vis de la Seine-et-Marne et ses 2 300 exploitations. En effet, le département fait face à un enjeu de taille, à savoir l’urbanisation des terres. Aujourd’hui, le Val-d’Oise compte 517 exploitations au total, dont près de 90 % sont de tailles moyennes à grandes, représentant une superficie agricole utilisée de 55 352 hectares. On est encore loin de la Seine-et-Marne mais l’extension du marché de Rungis (sans être une duplication mais plutôt une réinvention du modèle) pourrait être une excellente opportunité pour les producteurs locaux.
Seulement voilà, le Val-d’Oise est un territoire à vocation agricole, comme le revendique Marie-Christine Cavecchi, présidente du département, d’autant plus qu’il est constitué à 46 % de terres agricoles. Pour la présidente, la question du renouvellement des générations d’exploitants agricoles se pose avec urgence, dans un contexte où un tiers des exploitations sont dirigées par une personne âgée de plus de 60 ans, selon les chiffres du service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture (2020). Et parmi ces exploitants, le même rapport montre que 12 % ignorent ce qu’il adviendra de leurs exploitations, 2 % envisagent une disparition via l’agrandissement d’une ou plusieurs autres exploitations, tandis que 1 % évoquent une disparition à la faveur d’un usage non agricole.
Reconduction du plan de soutien aux arboriculteurs et viticulteurs
Dans le Val-d’Oise, premier territoire arboricole d’Île-de-France, les vergers continueront à recevoir un coup de pouce du département ! En effet, le Conseil départemental a annoncé la reconduction, cette année, du plan de soutien aux agriculteurs spécialisés en arboriculture et en viticulture, sous forme d’aide de 7 600 euros adressée à trois exploitations à Viarmes, Hérouville-en-Vexin et Villaines-sous-Bois. Objectif : leur donner les moyens de planter 4 745 pommiers, 382 poiriers, cerisiers et abricotiers, et notamment en introduisant de nouvelles variétés adaptées au changement climatique.
A ce propos, le conseiller départemental en charge de la Ruralité et des Relations avec le monde agricole, Paul Dubray, ajoute : « Cela leur permettra également de procéder à l’achat de matériel, notamment de filets paragrêles, ce qui peut représenter un coût particulièrement important pour les arboriculteurs ». Rappelons que l’année dernière, nombreuses ont été les plantations du département à avoir fait les frais du gel et de la grêle, ce qui les a fortement fragilisés.